10 innovations écologiques qui vont révolutionner vos croisières

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Conseils de Voyage : Trouver un hotel
 
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Rédigé par Antoon, Inspiré par sa grand-mère, ancienne hôtesse de l’air, il a commencé à voyager dès l’âge de 17 ans, apprenant de chaque destination visitée et partageant ses expériences avec le monde.

La protection environnementale est devenue un enjeu crucial pour l’industrie de la croisière. Voici les combats menés actuellement pour naviguer plus vert.

1) LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE

Avec des applications concrètes à bord pour toute la famille, en termes de lutte contre le gaspillage alimentaire, par exemple. Dans la croisière, la gastronomie est une tradition et les compagnies ont considérablement développé les offres culinaires. Une profusion incroyable de plats aux recettes venant du monde entier qui nécessite un approvisionnement colossal, Capable d’accueillir plus de 5500 passagers, l’Harmony of the Seas géant de la compagnie américaine Royal Caribbean International livré en mai 2016 par les chantiers de Saint-Nazaire, doit ainsi produire quotidiennement près de 20000 repas, ce qui nécessite chaque semaine 44 tonnes de poulet, 6,8 tonnes de boeuf, 5000 douzaines d’oeufs, 9 tonnes de pommes de terre, 5,7 tonnes de farine, 2,4 tonnes de bacon, 1,1 tonne de saumon ou encore près d’une tonne de queues de homard.

Boulangers et pâtissiers sont également très sollicités, avec 40 types de pain frais et une centaine de pâtisseries différentes à confectionner chaque jour. Autant de mets que les passagers savourent, parfois sans aucune modération. C’est particulièrement le cas dans les buffets, où le concept de libre-service et la démultiplication des plats incitent un grand nombre de croisiéristes à remplir leurs assiettes à ras bord. Mais nombreux sont ceux qui ont les yeux plus gros que le ventre et, au final, une bonne partie de la nourriture part à la poubelle.

La lutte contre ce gaspillage alimentaire devient un enjeu et les compagnies ont décidé de s’y attaquer. Costa Croisières va ainsi, prochainement, déployer un programme de sensibilisation pour appeler ses clients à se contrôler. Une initiative qui en l’espèce n’a pas une visée économique, puisque l’armateur a prévu de reverser les gains financiers réalisés à des opérations d’aide aux pays en difficulté, en particulier sur le continent africain. On notera par ailleurs que Costa, comme d’autres opérateurs, s’est aussi lancé dans un ambitieux plan de traçabilité des produits proposés sur ses navires, afin que ses fournisseurs répondent aux enjeux de développement durable.

2) LE RECYCLAGE

Les politiques de recyclage sont également en vogue, sachant que tous les déchets produits sont traités à bord, brûlés ou compactés puis débarqués dans les ports. Rien n’est rejeté à la mer. Dans les espaces publics des navires, le tri sélectif est de mise, avec des poubelles spécifiques pour les déchets classiques et ceux qui peuvent être recyclés, comme le plastique, le carton ou les canettes en aluminium. Le personnel est lui aussi engagé dans le tri des matériaux pouvant être valorisés. À titre d’exemple, de 2007 à 2015, pas moins de 334 tonnes d’aluminium (soit 27 millions de canettes de 33 cl) provenant des seuls paquebots de Costa faisant escale dans le port italien de Savone ont été collectées. De quoi fabriquer 33 400 vélos, 722 000 cafetières, 221 000 lampes de bureau ou encore 37 voitures de trains à grande vitesse. Des partenariats ont d’ailleurs été noués entre la compagnie et les autorités locales ; l’aluminium débarqué par les paquebots servant à réaliser des bancs publics installés à travers la ville.

3) LIMITER LA CONSOMMATION D’EAU

La consommation raisonnée de l’eau est également un point crucial de la lutte contre le gaspillage à bord des navires. Ceux-ci utilisent l’eau de mer, qui passe par des bouilleurs et des désalinisateurs avant d’être injectée dans le réseau du bord. Des usines de retraitement permettent dans le même temps de purifier les eaux usées, grises ou noires, qui sont réutilisées pour différents usages par le personnel, comme le nettoyage des ponts. Sachant que toute l’eau rejetée en mer est aussi propre que celle du robinet.

L’eau est aussi utilisée en grande quantité pour la blanchisserie, qui lave chaque semaine des milliers de pièces de linge de chambre et de toilette, ainsi que les vêtements déposés par les passagers. Comme dans de nombreux hôtels, les clients sont notamment conviés à conserver leurs serviettes encore utilisables afin de limiter les opérations de lavage.

4) RÉDUIRE LES BESOINS ÉNERGÉTIQUES

La réduction de la consommation énergétique est également un point majeur de la politique environnementale des compagnies. Un aspect qui permet de diminuer les coûts d’exploitation des navires tout en minimisant l’impact sur la nature. Il faut prendre conscience que les paquebots sont de véritables villes flottantes. Cabines, restaurants, bars, Spa, casino, salles de spectacle, jeux vidéo… tout cela engendre des besoins énergétiques considérables, en particulier pour assurer le fonctionnement de l’éclairage,

l’alimentation des équipements ou encore la climatisation. Et la démultiplication des activités de divertissements – autos-tamponneuses, simulateurs de chute libre, practices de surf et autres patinoires – n’a fait que renforcer les besoins énergétiques. Ainsi, les plus gros paquebots du monde ont une usine électrique d’une puissance avoisinant les 100 MW, de quoi alimenter en électricité une ville de 100 000 habitants, chauffage compris ! Pour produire cette énergie, des dizaines de tonnes de combustible sont brûlées chaque jour.

La chasse aux économies d’énergie va donc bon train. À l’instar des chambres d’hôtel, les cabines (jusqu’à 2 750 sur les plus gros navires) sont équipées de systèmes d’ouverture des portes et de contrôle de l’éclairage par carte magnétique. Lorsque les passagers entrent dans leur cabine, ils posent leur carte dans un réceptacle qui allume la lumière et, lorsqu’ils partent, l’éclairage s’éteint automatiquement. Parallèlement, la plupart des portes vitrées donnant accès aux balcons privatifs se referment d’elles-mêmes, évitant des pertes au niveau de la climatisation, pour laquelle des systèmes plus efficients sont aujourd’hui disponibles. S’y ajoutent, dans les espaces publics, de nombreux dispositifs destinés à diminuer la consommation électrique, comme le recours massif à des éclairages par des lampes de type LED, nettement moins gourmandes en énergie, ou encore des systèmes de graduation de la luminosité, des capteurs détectant la présence humaine dans les locaux et, s’il n’y a personne – la nuit par exemple -, l’intensité de l’éclairage baisse.

Globalement, toute la partie hôtelière et les divertissements représentent sur un grand paquebot moderne plus de 60 à 70 % de la consommation énergétique du navire, le reste étant dédié à la propulsion de ces masses pesant des dizaines de milliers de tonnes et qui doivent se mouvoir à plus de 20 noeuds, soit environ 40 km/h.

5) DES PROGRÈS SIGNIFICATIFS SUR LA PROPULSION

L’appareil propulsif et l’usine électrique associée, qui sert à alimenter l’ensemble des systèmes du navire, est évidemment une source importante en matière d’économies d’énergie. Ces dernières années, les motoristes ont réalisé des progrès considérables, et différentes technologies ont été intégrées afin de réduire la consommation en carburant. Sur l’Harmony of the Seas, par exemple, une turbine à vapeur a été ajoutée. D’une puissance de 2 MW, elle permet de récupérer toute la chaleur qui peut l’être afin de l’utiliser comme source d’énergie supplémentaire. Au final, en cumulant les économies réalisées dans tous les espaces du navire, la consommation de l’Harmony of the Seas a été réduite de 20 % par rapport aux deux premiers paquebots de cette série, mis en service en 2009 et 2010.

6) FORMES DE COQUE OPTIMISÉES

Ces gains sont aussi obtenus en optimisant le design des carènes ; les avancées obtenues en matière de simulation numérique permettant aux architectes navals de développer des formes de coque nettement plus hydrodynamiques.

Des compagnies comme MSC Croisières ont également opté, il y a plusieurs années déjà, pour un revêtement des parties immergées de la coque à base de peinture à la silicone. Celle-ci réduit encore la résistance à l’avancement.

7) MIX ÉNERGÉTIQUE

Pour le futur, chantiers et armateurs travaillent sur différentes innovations afin de poursuivre les efforts sur la consommation de carburant. On réfléchit notamment au mix énergétique, avec l’emploi de différentes énergies renouvelables, comme les panneaux solaires, qui bénéficient d’améliorations sensibles, des éoliennes pouvant être fixées aux superstructures, pourquoi pas des voiles ou encore des piles à combustible fonctionnant grâce à l’hydrogène, que l’on peut produire facilement à partir de l’eau. Ces sources d’énergie ne permettront pas de répondre à la totalité des besoins d’un navire de croisière mais, mises bout à bout, engendreront des gains appréciables.

Le recours à des batteries ultra-performantes est aussi à l’étude, avec pour but d’alimenter les moteurs électriques sur des périodes plus ou moins longues. Un atout pour les navigations dans des zones protégées, puisque ce mode de propulsion, qu’adoptent depuis 2018 les nouveaux navires d’expédition de Hurtigruten, est silencieux. Il limite par conséquent la gêne occasionnée sur les mammifères marins.

8) LA RÉVOLUTION DU GNL

Dans le même temps, le monde de la croisière s’apprête à utiliser un nouveau carburant, ce qui va constituer l’une des grandes avancées des années à venir pour l’industrie. Il s’agit du gaz naturel liquéfié (GNL), qui permettra notamment de remplacer le fuel lourd. L’emploi du GNL pour faire fonctionner les moteurs présente l’avantage de limiter considérablement les émissions polluantes. Ainsi, les rejets d’oxydes de soufre (SOx) et d’oxyde d’azote (N0x) sont réduitsà leur portion congrue, les particules fines diminuées de moitié environ et le CO2 de 20 à 30 % selon les configurations. Aucune autre technologie n’apporte aujourd’hui des avantages équivalents tout en étant économiquement viable.

Le premier paquebot équipé d’une propulsion au GNL sera livré à la compagnie allemande AIDA Cruises fin 2018, son jumeau entrant en flotte au printemps 2021. Cinq autres navires suivront entre 2019 et 2022 chez Costa Croisières, Carnival Cruise Lines et P&O Cruises. Puis ce sera au tour de MSC Croisières (quatre prévus entre 2022 et 2026) et de Royal Caribbean avec deux unités livrables en 2022 et 2024.

En attendant, afin de répondre au durcissement de la réglementation sur les émissions polluantes, de nombreux navires sont dotés de systèmes de lavage des fumées, appelés « scrubbers», conçus en particulier pour traiter les rejets de SOx. Le groupe américain Carnival, leader mondial de la croisière, a notamment lancé un programme d’investissement de 400 millions de dollars pour équiper, d’ici à 2020, pas moins de 85 paquebots exploités par ses différentes filiales (CCL, Princess, Costa, AIDA, Holland America Line, Cunard…)

9) LIMITER LES ÉMISSIONS DANS LES PORTS

De nouvelles initiatives voient également le jour dans les ports. Marseille réfléchit par exemple à l’utilisation d’un aspirateur mobile de fumées, un concept mis en place à Los Angeles afin de capter les émissions des cheminées des navires en escale. Au Havre, le paquebot AiDAprima, équipé d’un moteur fonctionnant aussi bien au diesel qu’au gaz, est quant à lui alimenté chaque semaine en GNL lors de ses escales normandes, depuis le printemps 2016. Le navire se sert de ce moteur lorsqu’il est à quai, minimisant ainsi ses rejets.

Quant au port allemand de Hambourg, il est allé encore plus loin avec la construction d’une barge qui alimente les paquebots en escale avec de l’électricité produite à partir de GNL. Le dispositif a été lancé en 2015 avec AIDA, dont les navires peuvent ainsi, pendant qu’ils sont à quai, couper leurs moteurs.

10) OFFICIER ENVIRONNEMENTAL

Enfin, on notera que l’industrie de la croisière a généralisé à bord des paquebots la présence d’un officier environnemental. Un poste devenu clé et dont la mission centrale est de coordonner la gestion et le suivi des impacts environnementaux du navire, étant par exemple responsable du traitement des déchets.

L’officier environnemental veille au respect de la réglementation ainsi que des procédures édictées par la compagnie, qui vont bien au-delà de ce qu’impose la loi. Il mène des contrôles à bord, collabore avec les autorités compétentes pendant les escales et participe à des audits, avec aussi une mission de formation du personnel aux bonnes pratiques. L’industrie de la croisière, en mer mais aussi à terre, est donc très mobilisée pour minimiser l’impact de son activité sur l’environnement.

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