Le 25 juillet, comme un coup de tonnerre en pleine saison touristique, la Grèce a été brusquement frappée par une série d’incendies inquiétants. Parmi les nombreux touristes pris au piège, une grande partie sont des français, tous surpris et effrayés par la tournure des évènements.
Un réveil brutal
Le terminal de l’aéroport a pris des airs de camp de fortune. Des milliers de touristes trouvent le sommeil tant bien que mal sur le sol froid et inhospitalier, ayant passé la nuit dans des conditions précaires. L’atmosphère est tendue, tous espèrent pouvoir quitter l’île le plus rapidement possible. Mais les nouvelles ne sont pas rassurantes. « Nous ne disposons d’aucune information concernant votre vol et nous nous en excusons » : cette phrase résonne en boucle dans la tête des vacanciers anxieux.
Dans le voisinage, les écoles se sont transformées en dortoirs de fortune, et plusieurs gymnases ont été réquisitionnées pour accueillir les réfugiés de cette catastrophe naturelle. Une famille de touristes français, parmi tant d’autres, attend impatiemment de partir. Au total, 30 000 personnes ont été évacuées, faisant de cette opération une des plus grandes de l’histoire du pays.
Une peur palpable
« C’était horrible, je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie« , confie un touriste encore choqué. La frayeur de ces incendies incontrôlables aux portes de leur hôtel, le sentiment d’être impuissant face à la nature déchaînée, tous ces sentiments ont laissé des traces indélébiles dans leur mémoire.
Dans l’après-midi, torse nu, valise à la main, certains vacanciers étaient encore en maillot de bain lorsqu’ils ont été alertés. Derrière eux, un nuage de fumée menaçant s’élevait, annonçant le danger imminent. Les sirènes retentissant, ils ont dû se rassembler à l’entrée de leur hôtel et attendre des bus d’évacuation. Mais la tâche fut ardue, les routes étant saturées et parfois fermées à la circulation. « L’objectif c’était de sauver la famille et de partir le plus loin possible. Mais le problème, c’est que le feu nous suivait« , raconte un père de famille.
Une évacuation massive
Partir coûte que coûte, voilà ce que tous avaient en tête. Certains ont même pris la mer, montant à bord de navettes affrétées par la sécurité civile. Un ballet de bateaux se déroulant à seulement quelques mètres des flammes, dans une atmosphère irrespirable, où chacun tentait de se protéger comme il le pouvait avec des linges humides.
Des incendies incontrôlables ont ravagé la ville de Lindos, des quartiers entiers ont été touchés par les flammes. Les maisons ont brûlé sous les yeux impuissants des habitants et des touristes qui ont dû se réfugier dans des abris de fortune.
Une nuit à l’aéroport
« Plusieurs centaines de touristes français ont pu rentrer sur le territoire. Certains ont perdu leurs bagages, mais ils sont sains et sauf« , explique un représentant de l’ambassade de France en Grèce. C’est un véritable soulagement pour ces vacanciers, même si l’évacuation de tous les touristes de Rhodes devrait encore durer plusieurs jours. Pour ceux qui restent bloqués sur l’île, l’attente est longue et éprouvante. Parmi eux, la famille de Natalia. « On n’existe plus« , laisse-t-elle échapper, démunie, après une nuit passée à l’aéroport, couchée sur des chariots avec des serviettes récupérées des hôtels.
Alors que la Grèce fait face à ses démons, le cœur des touristes français bat au rythme des flammes. L’épreuve a été rude et les souvenirs resteront gravés. Malgré tout, ils gardent l’espoir, l’espoir de rentrer chez eux en toute sécurité, de retrouver le confort et la quiétude de leur foyer. C’est l’histoire d’une évasion périlleuse qui a mis à rude épreuve le courage et la résilience de milliers de personnes, l’histoire d’une Grèce en feu qui se bat pour préserver sa beauté et sa vie.